Sècheresse : Penser le changement ou changer le pansement ?
Sècheresse : Penser le changement ou changer le pansement ?
Buts, Observations
Le terme "Design" est un anglicisme difficile à traduire en français. En effet son sens premier est "dessin" comme en français : " Le but premier du design est d'inventer, d'améliorer ou de faciliter l'usage ou le processus d'un élément ayant à interagir avec un produit ou un service matériel ou virtuel". Mais son deuxième sens, inexistant en français est également "dessein" : l'objectif sous-jacent du dessin, ce qu'on cherche à obtenir. C'est pour cette raison que le terme "design", bien que pompeux reste le plus juste à ce jour pour définir la conception en permaculture. Pour les anglophobes, on peux rester sur cette dernière traduction.
Après avoir développé l'objectif de la conception en permaculture ainsi que les patterns de fonctionnement du vivant, nous allons voir ensemble une méthodologie simple et efficace. Il y en a plusieurs, cette dernière me semble la plus simple et la plus complète. Cela pourra parler à certains d'entre vous car c'est l'adaptation d'une stratégie de management de projet bien connue. Bienvenue dans le cœur de la permaculture...
J'ai préféré scinder cet article en 3 pour une meilleure digestion : bon appétit !
Sous cet affreux acronyme se cache une méthodologie qui va vous permettre de créer un écosystème humain résilient et productif, où les besoins des uns sont remplis par les produits ou fonctions des autres, un système le plus autonome possible, productif et résilient, fournissant des services écosystémiques et augmentant la biodiversité. On trouve parfois des variantes, car cette méthode est régulièrement utilisée, testée et améliorée par des permaculteurs du monde entier.
Certaines méthodes (je pense en particulier à OBREDIM) sont intéressantes mais j'ai toujours eu une impression de manque, de "pas fini" jusqu'à ce que je découvre BOLRADIME et que je comprenne qu'il manquait justement le plus important : l'objectif de son design. Et ça change tout.
En effet : qu'est-ce que je veux ? Quels sont mes rêves, mes objectifs ? Se passer de cette question c'est être à peu près certain de se planter dans son design ou alors faire une conception centrée sur le lieu et pas sur les habitants du lieu.
Or je rappelle à toutes fins utiles que l'objectif de la permaculture est de créer un écosystème humain. La Nature en tant que telle n'a pas besoin de design, merci pour elle, en revanche l'homo sapiens qui habite le lieu, oui. Je reste toujours émerveillé par cette disposition de certains permaculteurs à faire un processus de design sans objectifs définis...
On peut commencer par la Vision, le rêve : l'idée générale, sans pour l'instant de chiffres ou de calendrier précis :
Maintenant pour aller plus loin, il nous faut un maximum d'informations complémentaires qui nous permettrons d'affiner plus tard nos exigences de design. En effet, vos objectifs doivent être SMART (acronyme DANS l'acronyme) :
A l'issue de cette première partie, vous êtes capables de décrire de manière chiffrée et étalée dans le temps précisément votre objectif personnel ou collectif. A partir de maintenant on peut sortir du brouillard et avancer dans une direction bien précise.
Un autre GROS morceau, peut-être le plus gros.
En permaculture, on part du principe qu'on va adapter nos projets et envies à notre biotope. Et pas le contraire. Ça peut sembler évident, et pourtant .... Comme l'idée n'est pas de gérer des déséquilibres ou de la pathologie végétale parce que rien n'est adapté au contexte, on va donc apprendre à connaître précisément ce contexte pour voir si nos objectifs sont déjà cohérents avec notre terroir #bonsens
On dit qu'il faut minimum 1 an d'observation avant d'effectuer la moindre action. En effet, il est de bon ton d'avoir fait le tour du cadran annuel pour pouvoir connaître son lieu sous toutes les saisons : des zones humides et ombragées insoupçonnées peuvent apparaître en saison froide, ou des zones très (trop) sèches se laisser découvrir inopinément.
Cette période permet aussi de se familiariser à son lieu, apprendre à se connaître mutuellement, distinguer des zones spécifiques, connaître ses voisins et co-habitants non-humains, reconnaître les ressources et les limites de son lieu.
Différents types d'observations, complémentaires et antagonistes :
Bien reprenons maintenant le contrôle de notre mental :)
Voici un principe de permaculture utile et fondamental pour ne pas se perdre dans les observations : partir du global pour aller au détail.
Le global ça peut être une photographie aérienne, une carte à petite échelle (donc grand angle), qui va nous donner les influences les plus macroscopiques pour aller de plus en plus vers le terrain, jusqu'à l'analyse fine du sol et des interactions les plus infimes. Ce principe nous permet de ne pas nous perdre dans les points à lister et nous donne une ligne à suivre.
Voici une liste des éléments fondamentaux qu'il vous faut connaître sur votre lieu, du global en focalisant ensuite sur les détails :
Voici la première partie de votre travail. Elle permet de poser le plus important : ce qu'on veut et ce qu'on a. Nous allons voir dans un deuxième chapitre la pertinence entre ces deux points et donc la pérennité de votre projet sur ce lieu.