Sècheresse : Penser le changement ou changer le pansement ?
Sècheresse : Penser le changement ou changer le pansement ?
Des plantes-clés pour la résilience des systèmes
Dans un système en permaculture durable et résilient, chaque élément doit avoir plusieurs fonctions.
Une des fonctions fondamentales au bon fonctionnement d’un écosystème (cultivé ou naturel) est celle de fixateur d’azote. Pour plus d’infos sur les guildes voir ici et ici. Kesako?
Certaines plantes, dont en particulier la famille des légumineuses (fabacées), ont la particularité de fixer l’azote atmosphérique par le biais de symbiose avec des bactéries (rhizobium) situées dans leurs racines : c’est ce qu’on appelle des nodosités. Et l’azote, c’est un peu le carburant des plantes et de la photosynthèse en général, il a un rôle clé dans le métabolisme et la croissance.
Ces plantes rendent biodisponible cet azote pour les autres à la faveur d’une taille ou de leur mort, voici donc l’alternative toute trouvée pour les engrais azotés et les effluents d’élevage. Le tissu conducteur apporte à la nodosité les glucides et autres substances organiques nécessaires au métabolisme cellulaire. Il transporte aussi les composés azotés produits dans la nodosité vers le cylindre central, qui les distribuera dans toute la plante.
La présence de légumineuse est donc un facteur primordial dans la bonne santé d’un système végétal. C’est pour cela qu’on les trouve dans toutes les conditions possibles et sous toutes les latitudes (prairie sèche, humide, forêt dense, lisière forestière etc). De plus ces plantes-à-tout-faire ont d’autres avantages qui en font la clé de voûte d’un système efficace et multifonctionnel :
Petit tour d’horizon de ces plantes fétiches en permaculture :
Originaires d’Afrique, de Chine, d’Indonésie, d’Europe, d’Amérique du Sud et cultivées depuis plus de 6000 ans, c’est la famille végétale qui fournit le plus grand nombre d’espèces utiles à l’homme, qu’elles soient alimentaires, industrielles ou médicinales.
Cette famille inclut plus de 600 genres et 12000 espèces.
Environ 25 espèces sont utilisées pour l’alimentation actuellement dont les plus importantes, le pois et le haricot, sont consommées en légume sec ou légume frais.
Cette famille à connu de nombreuses reclassifications botaniques. Les anciennes appellations «Légumineuses» ou «Papilionacées» sont parfois employées.
Facile ! les fabacées ont des caractéristiques simples à reconnaître :
En agriculture, la luzerne et le trèfle sont très souvent employée en mélange dans les prairies semées pour « booster » la production de fourrage. En grande culture, on peut rajouter au semis de blé une quantité non négligeable de pois (ou de vesce) qui fourniront l’azote nécessaire à la bonne pousse de la céréale, tout en produisant un aliment complet pour le bétail (glucides + protéines).
En maraîchage, on utilise souvent les légumineuses en engrais vert : vesces, trèfle(s), lupin.
Ces plantes seront utilisées de manière régulière par poquets dans les buttes de cultures pour que tous les légumes puissent en profiter, ou en lignes. En rotation on utilisera préférentiellement ensuite des légumes-feuilles gourmands en azote (salades, épinards, choux, …). Attention, les aliacées (ail, oignon, échalotte) ne supporte pas la proximité des légumineuses !
La nature est bien faite et n’aime pas les monopoles, la famille des eleagnacées porte elle aussi ce super-pouvoir. On les trouve surtout à la strate arbustive et ils ont des propriétés très intéressantes :
L’azote des légumineuse fertilise gratuitement et de manière passive les sols. Il est non lessivable, disponible dès que besoin et ce, pour des années. La mauvaise santé de nos sols repose aussi sur le fait que nous avons perdu l’usage de ces plantes, remplacées par des engrais azotés et des effluents d’élevage dont je ne ferais pas (plus) l’énumération des inconvénients.
Il faut bien être un humain pour vouloir payer des services excessivement polluants alors qu’ils sont rendus gratuits par la Nature !